NOTION D’UNION DOUANIERE ET DE MARCHE INTERIEUR :
a. stades de l'intégration économique
1er niveau = zone de libre échange (suppression droits de douane et des
restrictions quantitatives qui freinent la libre circulation des
biens). Tarif douanier et politique commerciale propres à chaque Etat
2e niveau = union douanière (tarif douanier extérieur commun et
politique commerciale commune). Les Etats membres constituent une seule
entité commerciale par rapport au reste du monde. Ainsi on efface les
difficultés des zones de libre échange qui distinguent produits
originaires et produits en libre pratique. Une fois entrés dans l’union
douanière les produits étrangers bénéficient de la libre circulation au
même titre que les produits originaires. C’est un puissant levier pour
une intégration économique plus poussée. L’union douanière conduit à
une harmonisation voire une unification des relations commerciales avec
les tiers. Mais UD et politique commerciale commune ne se confondent
pas : l’UD concerne les rapports de la communauté avec les opérateurs
privés européens et étrangers alors que la politique commerciale
commune concerne les rapports avec les pays tiers ou les organisations
internationales. Quant aux produits concernés, ce sont toutes les
marchandises avec 2 exceptions : les armes et les produits agricoles.
L’agriculture est soumise à un régime particulier et à une politique
commune. Mais dans la pratique le législateur communautaire et la Cour
de justice ont sans cesse replacé les produits agricoles dans le droit
commun de la libre circulation partant du principe que les exigences de
celle-ci priment sur toute autre considération en droit communautaire.
D’autre part il existe des régimes particuliers de taxation douanière :
dans les relations avec les pays en développement et pour les
marchandises qui se bornent à transiter dans la communauté. Les régimes
préférentiels s’inscrivent surtout dans le cadre de la politique de
coopération au développement de la communauté (conventions de Lomé avec
les pays ACP).
3e niveau = marché commun (on parle aussi de marché unique ou
intérieur) ajoute à l’union douanière trois éléments : libre
circulation des marchandises, personnes, capitaux et services + règles
communes de fiscalité et concurrence + coordination des politiques
économiques et harmonisation des législations). Effets bénéfiques de la
concurrence internationale et de l’élargissement des marchés. Le marché
intérieur c’est l’ensemble des marchés nationaux (450 millions de
consommateurs)
4e niveau = union économique et monétaire (monnaie unique pour 12 Etats
: B, A, F, I, E, Irlande, Lux, PB, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce
Danemark, Royaume-Uni et Suède ne participent pas.) avec une
institution monétaire indépendante (système européen des banques
centrales). Nécessité d’une zone de stabilité monétaire pour réduire
les risques de change entre monnaies. Critères pour pouvoir parvenir à
l’UEM : réduction du taux d’inflation, des taux d’intérêt, du déficit
budgétaire, de la dette publique et stabilité du cours de change.
b. Mise en place progressive du marché intérieur :
1957 Ouverture d’un processus ambitieux qu’est l’intégration des
économies européennes pour créer un marché intérieur. Moyen de
dynamiser l’économie des pays membres et de rapprocher les peuples.
1ère étape est la suppression des barrières à la circulation des
marchandises : 1968 abolition des droits de douane et tarif douanier
commun établi puis définition d’une politique commerciale commune.
Effets remarquables en terme de croissance : de 1958 à 1972 les
échanges intracommunautaires sont multipliés par 9 contribuant à un
enrichissement global des européens.
Mais au milieu des années 80 le marché commun n’est pas achevé car il
reste encore beaucoup d’obstacles : règles techniques, obligations
administratives, normes sanitaires, différence de fiscalité indirecte
…. Alors on relance le processus avec l’AUE et la fixation d’une date
butoir pour le marché intérieur (1.01.1993).
Objectif de Delors dès son arrivée à la tête de la commission en 1985 :
marché unique et non plus seulement commun. AUE contient 2 mesures-clés
: extension du vote à la majorité qualifiée au conseil des ministres et
généralisation du principe de reconnaissance mutuelle (préféré à une
harmonisation totale des diverses normes techniques et sanitaires).
Avantages du marché intérieur : les entreprises profitent de la taille
du marché et de l’intensification des échanges intérieurs. Les citoyens
européens peuvent voyager, résider, travailler dans le pays de l’UE de
leur choix, ils bénéficient d’un éventail plus étendu de produits et de
services.