AFP 28 février.
Le mandat de M. Klaus à la présidence de la République
tchèque commencera vendredi 7 mars.
Son élection a été rendue possible par le soutien décisif
du groupe parlementaire du Parti communiste (KSCM) qui voulait faire barrage
à M. Sokol. Avec 41 députés et 3 sénateurs, les
communistes, qui disposent encore du soutien de plus de 18% de la population,
ont une position charnière.
Jan Sokol a été un opposant résolu du régime communiste
en signant la Charte 77 pour le respect des droits de l'Homme. Ces dernières
années, il a également prôné une vraie réconciliation
avec l'Allemagne pour tirer un trait sur le contentieux provoqué par
l'expulsion après la Seconde guerre mondiale de quelque 2,5 millions
d'Allemands des Sudètes.
"Le Parti social-démocrate (CSSD) nous impose un candidat qui n'est
pas digne du poste présidentiel (...)", a dit le chef du KSCM, Miroslav
Grebenicek, au début de l'élection.
"Nous voulons empêcher toute tentative de révision des résultats
de la Seconde guerre mondiale", a également affirmé avant
l'ouverture du vote M. Grebenicek. Paradoxalement, les communistes nostalgiques
de l'ère soviétique ont ainsi voté pour un candidat aux
antipodes de leur vision économique.
Dans un discours prononcé peu après son élection, M. Klaus
a invité ses concitoyens à "une nouvelle unité et
sérénité".
Eurosceptique qui accepte tant bien que mal l'entrée de son pays dans
l'UE, il a prévenu qu'il s'attacherait à défendre les intérêts
tchèques dans l'Europe intégrée.
Vaclav Klaus s'est également montré ces dernières semaines
beaucoup plus réservé face aux positions américaines sur
l'Irak que Vaclav Havel, l'un des signataires de la Lettre des huit (dirigeants
européens) de soutien aux Etats-Unis.
Député de la chambre basse, M. Klaus s'est ainsi abstenu de voter
en faveur de l'éventuel engagement contre l'Irak de quelque 360 militaires
tchèques, spécialistes en protection chimique et biologique.
En 1999, Vaclav Klaus s'était aussi fait remarquer pour ses critiques
contre les bombardements par l'Otan de la Serbie, afin de protéger les
populations albanaises du Kosovo.
Les analystes estiment que l'échec cuisant du candidat de la coalition
rend désormais très délicate la position du Premier ministre
Vladimir Spidla à la tête du Parti social-démocrate (CSSD).
M. Spidla aura des difficultés à défendre son poste de
président du CSSD lors d'un congrès du parti le mois prochain.