Tchongking
(fin IXème et début XXème siècle)





"Le site est superbe, encadré par deux fleuves - le Jialing au nord et le Yangzi au sud. Les dominant de haut, Tchoungking se présente comme une presqu'île formée d'une suite de collines aplaties au sommet, et à son extrémité, là où les deux fleuves confluent, d'un immense éperon rocheux. Au sommet et sur les flancs des falaises en pente s'étale, sur plusieurs strates, tout un enchevêtrement de masures basses, de hauts buildings, pareils à une multitude de coquillages fermement incrustés dans les roches. Les rues et les ruelles sont partout reliées par d'innombrables marches..."

 
D'après le Dit de Tianyi, roman de François Cheng.


"Tchong-king (Chungking en anglais, Chongqinq en pinyin), dont le nom pourrait se traduire par "Multiples Faveurs du Ciel", est relativement connu chez nous pour avoir eu un bureau indochinois de février 1902 à décembre 1922, et aussi pour avoir été le siège du Gouvernement chinois en 1939, lors de l'avance japonaise.

C'est maintenant, avec environ 6 millions d'habitants, la plus grande ville de la province du Setchouen (Sichuan) et de tout le sud-ouest chinois. Mais à l'époque qui nous occupe, c'était déjà une cité de plus de 250 000 âmes (500 000 disent certains), dont l'importance économique considérable découlait de sa situation à la limite de navigabilité supérieure du Yangtse, à 700 km en amont d'Ichang, et à quelques 2 400 km de Changhaï. Du fait du relief particulièrement tourmenté de cette région, excluant les route faciles pour les liaisons avec le reste de la Chine, le fleuve, malgré les très dangereux rapides dans les gorges jusqu'à Ichang, restait la seule voie praticable pour le trafic des marchandises ; le courrier léger pouvait cependant passer sur les chemins de halage, le long des berges. Tchongking était le noeud des routes ou pistes commerciales amenant dans ses vastes entrepôts les denrées de toutes sortes en provenance de l'intérieur de cette riche province, ainsi que du Kansou, du Koueitchéou et du Tibet: opium, soie, cire végétale, fourrures, laine, huiles, métaux, pailles tressées, plantes médicinales, etc.... Ces marchandises étaient chargées pour la descente du Yangtse dans les centaines de grosses jonques qui se pressaient dans le port (et qui se perdaient fréquemment corps et biens au passage des rapides), alors seules de modestes embarcations pouvaient remonter en amont..... Tchongking fut ouvert au commerce étranger par les traités de Tchéfou en 1876 et de Pékin en 1890."

Extrait d'un article de J. Bourrin sur les Postes Locales dans le bulletin N° 17 de la Philatélie Chinoise






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